"Nous voulons créer le 1er réseau européen d’agences mobiles"

2016 est synonyme d’expansion pour Tapptic, la référence mobile en Belgique. Une expansion qui se veut européenne et a pour but de créer le premier réseau européen d’agences mobiles. Entretien avec l’homme derrière la stratégie ambitieuse de l’agence, Christophe Chatillon.

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Quelle est la stratégie de développement de Tapptic ?

On a la même stratégie depuis 6 ans, c’est-à-dire depuis qu’on existe. On a eu la chance depuis qu’on s’est lancé ici à Bruxelles d’avoir un client en France (le Groupe M6), avec qui nous sommes toujours client d’ailleurs. Nous nous sommes mis dans un schéma simple où il y a une production d’un côté (en Belgique) et une activité commerciale de l’autre. Ensuite, La France et la Belgique se sont développées, le marché a évolué et on est passé des applications 100% mobile aux applications « over and out » et déconnectées.

Il y a eu une évolution qui a été plus géographique d’un côté, et puis on a appris à innover et à aller sur d’autres sujets. Début 2015, nous nous sommes dit que nous allions mettre ce développement en place et que nous devrions changer de stratégies d’amplitude, d’échelle.

On a décidé via à une roadmap européenne d’élargir le 1er pays qu’on avait choisit : la Suisse. Nous avons donc recruté une responsable pour ce pays qui a ouvert le marché suisse et nous nous sommes aperçus que le marché du mobile n’a absolument rien à voir ni avec le marché parisien, ni avec le marché belge. Il s’agit d’un marché où il y a moins de projet, mais ils sont beaucoup plus importants avec des attentes moins basées sur l’innovation mais beaucoup plus sur des fondamentaux fonctionnels avec une planification à moyen terme.

Cela veut dire moins de projets à court terme qu’à Bruxelles ou à Paris par exemple ?

Oui, en effet, à Paris il s’agit souvent de projet de 6 moins, et ce, même si ce projet de 6 moins va être fait pour 60.000 personnes. Alors qu’en Suisse il n’y a pas de si petit projet. Donc globalement, c’est un marché qui est spécial avec qui on a signé deux, trois clients sur place.

En quelle année avez-vous débuté avec la Suisse ?

On l’a ouvert l’année dernière, en juin 2015. Nous nous y sommes implantés alors que nous étions totalement inconnus, mais on s’est rendu compte que notre département créatif (MX) ainsi que le coté gestion de projet étaient en réalité suffisant pour la réalisation du projet. Nous nous sommes alors dit que nous devrions continuer de la même façon pour les autres pays. Nous avons regardé, après identification, différents pays qui nous permettraient de créer le 1er réseau européen d’agences mobiles. De plus, nous avions suffisamment de ressource financière et humaine que pour se permettre d’être assez ambitieux pour devenir un acteur européen.

Vous vous êtes aussi mis en quête d’une agence en Europe de l’Est ?

Effectivement, en décembre nous avons racheté une entreprise en Pologne qui s’appelle Bluetomation. Entreprise qui travaillait en sous-traitance pour M6 dans le secteur web. C’est comme cela que nous avons été mis en relation et que nous nous sommes dit que nous allions reprendre toute l’activité en rachetant l’entreprise.

C’est une agence plutôt full service, pas tellement l’ADN Tapptic…

Ce n’est pas vraiment une agence car ils n’ont pas le coté design, ce sont surtout des développeurs. Pour nous la Pologne n’est pas un centre de développement, on a déjà Liège par exemple pour cela. En Pologne, comme chaque fois qu’on s’implante, on essaie de faire d’une pierre deux coups. L’idée était de s’attaquer au marché polonais et dans ce marché, il y a beaucoup d’entreprises y compris dans la communication et le digital et 40 millions de personnes, 7% de croissance tous les ans et une classe moyenne qui commence à être prête pour le digital. C’est un marché tourné vers l’international avec le même genre de consommateur qu’à l’Ouest.  Et, aspect non négligeable pour le mobile, les budgets sont divisés par deux par rapport à la Belgique.

Ces coûts moins élevés s’expliquent par un développement local ?

Oui, un salarié va couter moins cher et quand il y a un projet de même envergure ici et là-bas, le budget sera divisé par deux. Il y a un retard de développement sur les applications, les applications qui se font là-bas sont le genre d’applications que l’on faisait il y a 3 ans. Aujourd’hui, nous sommes passés dans ce qu’on appelle les « smart apps », ce manque de développement montre bien le potentiel du marché et la demande qu’il y a. Il y a énormément de développeurs, mais peu d’agences dans la stratégie. Du coup, on s’implante sur ce marché avec d’un coté un centre de production avec dans 3 mois l’ouverture d’un bureau stratégique. On a pour objectif de recruter une vingtaine de personne d’ici la fin de l’année.

Le but est de reproduire ce schéma d’acquisition dans différents pays pour créer ce fameux réseau européen ?

Après la Pologne, nous nous sommes dit qu’on allait faire la même chose dans d’autres pays. On a alors choisi l’Espagne, qui avait le même potentiel que la Pologne d’après nos études. Le souci, c'est qu'une bonne partie de la scène high-tech qui se situe à Barcelone. La concurrence est un peu différente: c’est souvent les agences de communication qui vendent aux clients, du coup les projets sont assez peu techniques. En Espagne, quand tu viens avec un projet innovant et suffisamment technique, il y a des opportunités. On a identifié une trentaine de sociétés sur Madrid (ce qui n’est pas beaucoup comparé à d’autres marchés) en fuyant la concurrence mobile de Barcelone. On en a alors identifié une douzaine et on a fait 6 ou 7 interviews assez poussées pour finalement arriver à une seule cible potentielle. Une agence avec qui nous allons signer prochainement.

Entre temps, on a eu l’opportunité de s’implanter en rachetant une petite agence à Berlin (une structure de 3 personnes) et de faire comme pour la Pologne où nous avons le centre de production et une accessibilité au marché.

Quel est le but de s’implanter sur le marché Allemand avec une si petite structure ?

Le but est de faire exactement comme à Paris, de s’implanter sans unité de production sur place et de passer par un accélérateur d’entreprise. Comme notre investisseur allemand qui nous a conseillé un accélérateur à Berlin pour réussir à se faire connaître parmi un marché saturé.

 

Retrouvez la suite de cette interview dans le prochain numéro d’Inside Digimedia

 

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