Molotov, la start-up qui veut révolutionner la télévision

Live depuis ce matin, Molotov a mis 3 ans pour être au point. Avec pour auguste parrain Pierre Lescure et l'argent d'investisseurs réputés, Molotov espère résoudre un problème bien connu: les nouvelles générations désertent le poste de télévision dont elles raffolent pourtant des programmes.

post-image-3

Accessible sur n'importe quel appareil (mobile, PC, tablette ou télévision), cette plateforme unique en son genre promet de réinventer la façon de consommer les milliers d'heures de programme proposées par les chaînes de télévision dans l'Hexagone.

En germe depuis trois ans, elle est officiellement lancée ce lundi et accessible gratuitement dans sa version de base qui inclut 35 chaînes dont l'intégralité de la TNT.

"La télévision sur le plan du service, de l'accessibilité, de l'information sur les programmes est tellement archaïque", a expliqué Pierre Lescure, cofondateur de Canal+ dont il fût PDG, lors d'une conférence de presse. "Il y a un gâchis phénoménal dans la mauvaise exposition de l'ensemble des programmes tellement riches de la télévision française", a-t-il expliqué dans les locaux de la société qu'il a cofondée avec JeanDavid Blanc, fondateur d'AlloCiné, et Jean-Marc Denoual, un ancien de TF1.

Avec l'explosion de l'offre de chaînes, il est devenu difficile d'avoir un aperçu exhaustif de l'ensemble des programmes disponibles sur le petit écran.Les téléspectateurs sont quant à eux devenus nomades, réclamant de pouvoir regarder leur programme favori à n'importe quel moment et sur n'importe quel appareil, un comportement accentué par l'arrivée de plateformes comme Netflix.

Si les chaînes ont tenté de riposter en proposant des offres de "replay" et de vidéo à la demande, le parcours du téléspectateur reste bien souvent laborieux.

Pour faire revenir les plus jeunes, la plateforme Molotov a mis sur pied une interface qui permet de naviguer à travers les programmes, de les reprendre au début, de les interrompre puis les reprendre sur un autre appareil ou encore d'enregistrer.

Des filtres de recherche sont également possibles par personnalité, types de programme ou thématiques.

Levée de 100 millions d'euros en vue

Pour gagner de l'argent, Molotov mise sur ses deux offres payantes à 3,99 euros et 9,99 euros par mois, qui permettent notamment d'accéder à un pack de chaînes payantes. Pas de Canal+ ou de beINSport pour l'instant mais Molotov négocie d'arrache pied et promet des annonces pour la rentrée.

Interrogé sur le nombre d'années nécessaires pour atteindre la rentabilité, les dirigeants de Molotov se refusent à donner une date, soulignant le caractère inédit du projet. La société est sur le point de boucler une deuxième levée de fonds après avoir récolté 10 millions d'euros en 2014 auprès d'investisseurs comme IDInvest, les incontournables Marc Simoncini (fondateur de Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (PDG de Vente Privée) ainsi que Steve Rosenblum.

Plusieurs acteurs se sont déjà cassé les dents sur un tel projet qui nécessitent le feu vert des chaînes de télévision pour la distribution de leurs contenus.

Si les fondateurs de Molotov soulignent s'"être mis au service" des chaînes, le lancement de la plateforme a des airs de passage en force alors que les accords pour la distribution en "replay" (rattrapage) des contenus de TF1 et M6 sont toujours en discussions. De même, l'enregistrement dans le cloud des contenus, permis grâce à un amendement opportunément voté au Parlement rebaptisé "amendement Lescure", pourrait devenir un casus belli avec les éditeurs. Autre obstacle de taille : Molotov ne sera accessible sur les écrans de télévision que s'ils sont connectés à internet, ce qui nécessite d'être équipé d'une télévision connectée ou d'un boîtier type AppleTV ou clef Chromecast.

Sans attendre le verdict français, les fondateurs de Molotov espèrent déjà conquérir d'autres pays en Europe et préparent une nouvelle levée de fonds de 100 millions d'euros.

(avec Reuters)

Back to top button
Close
Close