Les Belges utilisent massivement leur smartphone pour leurs opérations bancaires

L’étude Deloitte “EMEA Digital Banking Maturity 2018” compare six banques belges à 238 banques et 10 start-ups fintech dans 38 pays afin de déterminer le positionnement des banques belges sur le plan des services numériques.

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Mobile first ! La préférence du consommateur belge pour les opérations bancaires 

 Par rapport aux consommateurs européens, les consommateurs belges préfèrent utiliser leur smartphone plutôt que les plateformes bancaires internet pour leurs opérations quotidiennes. 45% des Belges adoptent une attitude “mobile first” pour leurs traites bancaires.

D’ailleurs, plus de 80% préfèrent effectuer des paiements sur un smartphone, ce qui représente l’un des pourcentages les plus élevés d’Europe, après les Pays-Bas et l’Espagne.

De toute évidence, les consommateurs belges sont de fervents adeptes du mobile banking. Plus encore que leurs voisins européens. Ils préfèrent effectuer leurs paiements sur un smartphone que sur un ordinateur. Et les chiffres sont là pour le prouver. En 2012, on comptait 360.000 abonnements au mobile banking. Six ans plus tard, ce chiffre a atteint 5,88 millions : e qui représente une augmentation de 30%, soit 1,3 million d’abonnements en un an par rapport à 2016”, précise Karel Van Eetvelt, CEO de Febelfin, la fédération belge du secteur financier.

Les banques belges privilégient la convivialité par rapport à la richesse fonctionnelle

Offrir un large assortiment de fonctions numériques au client constitue un autre critère permettant d’évaluer la maturité numérique. En termes de fonctionnalités offertes, comme l’ouverture d’un compte ou les opérations bancaires courantes, la Belgique est à la traîne car le client belge a moins tendance à être parmi les premiers à adopter une nouvelle technologie. Les banques belges se laissent devancer par des pays tels que la Pologne, l’Espagne ou encore la Suisse, qui figurent parmi les pionniers en la matière, ainsi que par des pays qui suivent de près les nouvelles tendances tels que la Finlande, la France et la Norvège.

Par contre, les banques belges occupent une meilleure position dans le classement en ce qui concerne l’expérience de l’utilisateur dans des domaines tels que la phone-banking,. Leur stratégie semble vouloir faire passer la convivialité avant la richesse fonctionnelle.

Il existe souvent une interdépendance entre ces facteurs… mais pas toujours. Dans certains pays, la pression du marché pousse les banques à développer des capacités numériques plus vite que ce que le client attend. Ces banques ont investi dans leur compétitivité dans l’avenir , étant persuadées que les préférences du client finiront bien par évoluer”, explique Olivier de Groote, Financial Services Leader pour la région EMEA chez Deloitte.

Qu'est-ce un « champion du numérique » ?

Les champions du numérique sont des banques qui 1) proposent une large gamme de fonctions numériques à leurs clients, 2) répondent aux ou dépassent les préférences du client dans leur marché et 3) offrent une expérience moderne et intuitive à l’utilisateur mobile (UX). Ces banques occupent les premières places dans chacune de nos évaluations selon ces trois critères. Ainsi, la Pologne, la France et l’Espagne sont, par exemple, des champions du numérique”, poursuit de Groote. Malgré la convivialité de la banque numérique en Belgique, les banques belges se classent en queue de peloton en raison du nombre limité de fonctions numériques offertes.

L’Open Banking et la Beyond Banking : deux critères essentiels pour devenir un futur champion du numérique

La majorité des banques de la région EMEA se concentrent sur la numérisation : la transformation des produits et de services bancaires classiques proposés via des agences physiques en produits et services internet et mobiles, tout en essayant de maintenir le statu quo - c’est-à-dire en proposant le « vieux monde » de la banque, mais via de « nouveaux canaux ».

Entretemps, les banques se voient de plus en plus contraintes d’accéder ce nouvel univers bancaire sous la pression croissante des changements réglementaires d’une part (notamment la nouvelle Directive européenne sur les services de paiement 2 (DSP 2)) et de la concurrence des FinTechs d’autre part. Les champions du numérique identifiés dans le cadre de l’enquête sont aussi les leaders de l’Open Banking et du Beyond Banking. L’Open Banking est une approche du métier basée sur une plateforme où données, processus et fonctionnalités opérationnelles sont mis à la disposition d’un écosystème de clients, développeurs indépendants, jeunes FinTechs ou partenaires. La Beyond Banking repose également sur une plateforme, mais propose différents services au client dans le cadre d’une suite intégrée et homogène à travers un écosystème de prestataires de services (mobilité, sécurité, livraison, protection de l’habitation, etc.)

Ce sont, sans aucun doute, ces institutions financières qui seront les futurs champions du numérique. On ne peut plus simplement parler de ‘banques’… On doit se préparer au nouveau monde de l’Open Banking et du Beyond Banking”, ajoute Kasper Peters, Financial Services Partner chez Deloitte Belgium.

La tendance vers l’Open Banking implique nécessairement une collaboration élargie. Les banques devraient coopérer plus souvent, non seulement entre elles mais aussi avec les FinTechs et les plateformes technologiques. Ces collaborations sont indispensables pour que les transformations apportées soient rapides et de qualité. Car au final, les solutions en la matière ne viennent-elles pas plus souvent de l’extérieur que de l’entreprise elle-même ? La coopération nous permettra de consolider la position du secteur bancaire belge”, souligne Van Eetvelt.

Comment se préparer à l’avenir ?

Face à l’avenir, tant les acteurs classiques du monde bancaire que les FinTechs doivent répondre à deux questions clés : quel rôle veulent-ils jouer au-delà de leur activité traditionnelle et avec qui veulent-ils collaborer pour créer un écosystème bancaire holistique ?

Les banques doivent apprendre à mieux sélectionner d’autres acteurs, à nouer des liens de partenariat judicieux et à développer des approches marketing efficaces”, conclut Peters.

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