Internet, un moteur économique sous-estimé en Belgique

Une étude de McKinsey montre que l’internet constitue un réel moteur de croissance pour les économies des pays développés. A fortiori pour l'économie belge. Mais nos entreprises restent à la traîne en matière de marketing digital, médias sociaux et recours aux dernières technologies online.

post-image-3

Un rapport récent de McKinsey permet de mieux comprendre la contribution d’internet à la croissance de l’économie belge. Il nous apprend ainsi que la taille de la filière internet représentait 2,5% du PIB belge en 2009, alors qu'elle varie généralement dans une fourchette de 0,8% (Russie) à 6,4% (Suède).

Le commerce électronique représente une grande partie de l’économie de consommation internet: il s'agit essentiellement d'un canal alternatif à la grande distribution, et donc un mode de substitution au commerce de détail dans le PIB.

L’investissement annuel en technologies de l’internet (60 points de base du PIB des entreprises belges en 2010) est très rentable puisqu'il rapporte en moyenne 10% de rentabilité supplémentaire, soit un rendement cumulé de 1,5 euro pour un euro dépensé.

L'étude montre que le secteur online apporte aussi une contribution majeure au niveau macroéconomique, avec, sur les trois dernières années, 25% de la croissance du PIB (et 15% de celle de l'emploi), surtout par l'intermédiaire de l'augmentation des exportations.

Mais tout n'est pas rose dans la petite économie Internet belge!

Malgré une performance équivalente à la moyenne européenne, notre pays se situe en retrait de ses partenaires économiques les plus proches en ce qui concerne les investissements et l’utilisation des technologies de l’internet. Les entreprises belges allouent 15% de leurs dépenses TIC aux technologies de l’internet, contre par exemple 20% en Allemagne, et moins de 10% aux dépenses de marketing en ligne, contre par exemple 15% en France.

Très peu d’entreprises en Belgique (16%) utilisent majoritairement les technologies de l’internet et les maitrisent avec une grande efficacité. De surcroît, 45% des entreprises font un usage limité et inefficace des technologies de l’internet, tandis que 20% des entreprises ne les utilisent pas du tout.

L'étude relève ainsi que les nouvelles technologies, comme le cloud computing par exemple, demeurent peu connues. Seule 1 société sur 10 déclare l’utiliser. Dans la plupart des cas, le cloud est utilisé pour des applications Web, pas pour une externalisation de l’infrastructure IT, comme Amazon on demand, etc.

Par ailleurs, les applications et services online sont peu utilisés: 55% des sociétés achètent en ligne, alors que moins de 15% réussissent à vendre leurs produits et services en ligne, et 1/3 des entreprises n’a pas encore affecté un euro aux médias en ligne.
Ce n'est guère mieux en matière de réseaux sociaux: 55% des entreprises déclarent autoriser l’accès aux réseaux sociaux, mais une minorité les utilise pour les besoins de l’entreprise.

Pour conclure, les entreprises belges n’exploitent que 30% du potentiel de l’internet. La Belgique compte ainsi une faible proportion de sociétés grandes consommatrices des technologies de l’internet (21%) par rapport à ses partenaires commerciaux comme l’Allemagne (30%), le Royaume-Uni (27%) ou la France (24%).

En outre, 87% des entreprises belges réalisant des campagnes de marketing en ligne n’essaient pas de mesurer leur efficacité.  Et lorsqu'elles le font, 35% des entreprises assurent un suivi total des conversions des ventes en ligne et des effets sur leur présence dans les canaux de distribution traditionnels.

Back to top button
Close
Close